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PERVERSE

Mais au lieu de s’affliger, elle regardait dans son miroir avec défi. Elle n’avait point peur.

Elle attendait maintenant l’enfant qui remuait dans son ventre.

Sa poitrine se développa ; elle fut heureuse d’avoir des seins ; elle les regardait et les caressait.

Le jour, le grand jour approcha.

Elle reçut des nouvelles de son père qui avait été malade aussi. Et, dans cette lettre, elle apprenait qu’une amie venait d’avoir un enfant. On ne lui parlait pas de son mari, chose négligeable pour son père.

Mais la lettre se terminait ainsi :

« Demain je prends le paquebot et j’irai te rejoindre. La semaine prochaine je serai donc près de toi. Retiens-moi, dans l’hôtel, des appartements. »

Paula recevait son père à son arrivée ; il fut étonné, convenablement, d’apprendre qu’il allait être bientôt grand-père. Il poussa de vrais cris de joie, et le soir-même, après avoir dit adieu à sa fille, il se faisait