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PERVERSE

tait dans sa poitrine, et chaque pulsation avait une parcelle de souffrance.

L’homme du plaisir repassait et demeurait toujours devant ses yeux. Sa maigreur et son mauvais rire se mêlaient dans une auréole ; ses paupières rougies, aux cils rares, couvraient un regard libertin ; ses mains la frôlaient et l’énervaient de leurs doigts secs et longs. Mais surtout elle entendait sa voix murmurer, en chuchotements, des paroles insensées, des folies inconnues qui étaient, elles aussi, pour quelque chose dans le plaisir qui l’avait terrassée.

Cependant, elle le désirait encore ; elle aurait voulu qu’auprès d’elle l’instrument du martyre aimé eût semé sur son corps les délicieuses tortures qui l’avaient fait se pâmer et pleurer avec des rires.

Le lendemain, ce fut Paula qui demanda au docteur de venir encore.

Toute la fin du voyage s’écoula donc en plein amour.

Et ce fut avec une véritable terreur qu’elle apprit l’approche des côtes de la France.