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PERVERSE

épousait le fils d’un armateur ruiné, M. de San-Pedro.

De San-Pedro, avec la dot que lui fit sa femme, releva ses affaires et laissa sa femme tranquille.

Paula, alors, résolut de faire un voyage en Europe. Elle avait envie de connaître les grandes villes du Vieux Monde, de ce Vieux Monde que les livres lui avaient montré comme le séjour enchanteur des amours.

Elle souffrait, dans sa nature hystérisée par les désirs constants et que nul baiser ne venait calmer.

Elle pensait à Paris, oh ! ce Paris, le paradis de ses rêves où le plaisir devait couler comme un grand fleuve.

Elle se souvint du marquis parti qu’elle allait revoir là-bas, et qu’elle allait surprendre, et qu’elle allait aimer.

Elle s’embarqua pour le Havre, seule. Elle n’avait même pas daigné informer son mari de son voyage, et son père seulement vint l’accompagner au paquebot.