En la vengeant sur toi d'un frère forcené,
À qui trop bonne soeur elle aurait pardonné.
Parles-tu de pardon, ô lâche, ô détestable !
Que la Reine le garde, il est pour le coupable.
Et pour me venger d'elle et de ce brave Roi ;
Je souhaite à tous deux des sujets comme toi.
Et moi qui leur souhaite un règne favorable,
Que la paix rende heureux et toujours indomptable,
Je leur souhaite aussi des sujets et des coeurs,
Non comme j'ai vécu, mais ainsi que je meurs.
Qu'on les ôte, j'aimais à moi-même contraire
Un frère naturel de même qu'un vrai frère,
Et maintenant encore un reste d'amitié
Me fait de son destin avoir de la pitié.
Je voudrais le servir à l'instant qu'il m'opprime,
Je plains son triste sort, même en voyant son crime.
Et je déplore enfin ces géants abattus
D'avoir mal employé de si grandes vertus.
Proclée qui avait suivi Arcas et Trasile revient.
Hé bien, hé bien Proclée !
Ils ne sont plus Madame.