Crois-tu que sa bonté releva ta naissance
Pour te donner sujet d'usurper la puissance.
Ha, lorsqu'il te donna cet honneur infini
Il fit sans doute un crime, et tu l'en as puni.
Mais que n'as-tu cruel assez de sang de reste
Pour assouvir ma haine et la haine céleste ?
Ô détestable Arcas ! Ô coeur peu généreux !
Indigne de cueillir les fruits d'un crime heureux !
Quand tu peux pour le moins te conserver ta gloire,
Que te sert en mourant de noircir ta mémoire ?
Ô lâche, affectes-tu d'aider à tes bourreaux
À trouver contre toi des supplices nouveaux ?
Et par ta lâcheté ta mort trop légitime
Sera-t-elle plus douce, en confessant un crime ?
Rappelle dans ton coeur ta première vertu,
Relève en périssant ton honneur abattu.
Tu vois de tous côtés ta peine découverte,
Tu vois tes ennemis glorieux de ta perte,
C'est là ton plus grand mal, venge, venge-toi d'eux,
En laissant leur croyance et ton crime douteux.
Exécrable en ta mort, de même qu'en ta vie,
Si j'outrageai la Reine au moins je l'ai servie,