Que l'un voulait la Reine, et l'autre ses États ;
J'ai fait qu'Arcas a su le complot de Trasile,
Pour rendre en les troublant leur perte plus facile,
Car quand des ennemis ont un corps si puissant,
On commence à les vaincre en les désunissant.
Ainsi sans y penser je vous dois la victoire.
Donnez-m'en le repos, et prenez-en la gloire.
Mais enfin achevez. L'ennemi, disiez-vous,
Paraissait divisé.
Je le charge à grands coups,
Je prends l'occasion, je renverse, je tue
Tout ce qui se présente à mon bras, à ma vue,
Et comme d'un parti la justice ou le tort
Ôte, ou donne le coeur, et le rend faible ou fort,
Le trouble était si grand parmi notre adversaire,
Qu'on eût dit qu'il aidait lui-même à se défaire,
Et que mes combattants vainqueurs à chaque pas,
Étaient autant de Dieux convertis en soldats.
Ainsi je cherche Arcas, et le trouve en sa tente
Tristement étendu sur la terre sanglante,
Trasile en même état, et proche du trépas