relle aux supports de la cloche, projetait sur la falaise ses rayons brillants ; la paysanne considérait un moment la sombre étendue de la mer, où les feux de quelques vaisseaux se balançaient parfois au large ; elle murmurait alors un Ave Maria pour les navigateurs exposés, et redescendait rapidement auprès du brave homme qui ne pouvait l’attendre ainsi sans éprouver de l’effroi.
— Allons, allons, Marguerite, fais plus d’attention aux enfléchures… Si tu tombais, petite malheureuse, que dirait-il ?
— N’ayez pas peur, Jacques, j’ai le pied marin, vous savez. Maintenant, partons vite… vous allez monter à sa chambre, où je voudrais bien aller… mais, hélas ! M. Rochelan me chasserait… puis revenez bien vite me donner de ses nouvelles…
— Sois tranquille.
— Oh ! s’il allait mourir, mourir pour mon père et pour moi…
Elle se désolait ainsi à quelques pas de la pêcherie de M. Rochelan, où Jacques venait d’entrer ; et comme il tardait à revenir, la douleur et l’inquiétude de Marguerite augmentaient avec les instants. Enfin le serviteur reparut : sa figure portait les traces d’une émotion profonde.
— Qu’y a-t-il ? s’écria la fille du pêcheur ; parle, tu me fais frémir… M. Abel ?
— Il n’est pas plus mal, j’espère ; il était beaucoup mieux ce matin.
— Oh bien ! alors…