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fiques régions. Il y a de superbes occasions pour les beaux coups de fusil, et le bâgh, si carnassier qu’il puisse être, n’en laisse pas moins de fort beaux dividendes aux destructeurs humains.

Dans ses excursions, M. de F… visitait les villages hindous et avait l’occasion d’y recueillir des renseignements sur les mœurs et habitudes des terribles voisins que leur avait donnés la nature. Je tiens de lui des assertions absolument précises sur la force prodigieuse du tigre.

En une circonstance, il fut prévenu qu’un de ces animaux avait poussé l’audace jusqu’à pénétrer au cœur même d’un village. Il y avait dévoré plusieurs moutons à la barbe des bergers terrifiés. Ceux-ci n’avaient eu que le temps de se réfugier sur des arbres. Le tigre, en effet, contrairement aux croyances de nombre de gens, diffère entièrement du chat et du jaguar sous ce rapport. Il ne grimpe pas. Tout au plus pourrait-il, d’un bond, se placer sur les plus basses