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qu’elle lui dira ? On prétend que ce sera Cod… Cod… Codette ; qui chantera coqrico?… on s’en doute.

Adieu, chère grand’maman ; je suis tant soit peu pesante et engourdie.

Bonjour, petit oncle ; bonjour, grand abbé ; vous seriez bien ingrats de ne pas m’aimer !


LETTRE CXXVII


DE L’ABBÉ BARTHÉMY À MADAME DU DEFFAND


Chanteloup, ce 26 mai 1769.
Madame,

Je m’appellons Folio, typographe d’Amboise, à vous servir. Hier, la grand’maman m’envoya chercher et me bailla à imprimer pour vous une lettre de M. Guillemet. — Imprimer, fis-je, depuis trois mille et tant d’années nous n’avons rien imprimé cheux nous. — Eh bien faites-en faire une copie par les Cordeliers. — Ils ne savent pas lire. — Par les Minimes. — Ils ne savent pas écrire. — Par vous. — Je n’avons pas une belle main, attendu que je menons souvent la charrue, mais je ferons de notre mieux ; et à qui adresser cette copie ? — À ma petite-fille. Alors je la regardai entre les deux yeux, et il m’apparut qu’elle n’avait guère plus de trente ans. Apparemment, fis-je en moi-même, qu’à la cour où tout se fait vite, on accouche à dix ans. De retour chez moi, je lus la lettre de M. Guillemet, et tout ce que j’en avons pu comprendre ce sont de grandes pauvretés, comme par exemple, quand il parle du cardinal d’Amboise ; nous avons ici des chanoines et point de cardinal. Quoi qu’il en soit, j’avons fini la copie que voilà, et si