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LE CRITIQUE

un sou. Il n’y a pas un directeur de théâtre qui ne lui eût fait des rentes, à la condition de l’avoir pour porte-voix. Actuellement et depuis qu’il a quitté la Presse, il est au Moniteur universel, c’est-à-dire au journal officiel de l’Empire ; il n’en tire aucun parti ; je vous le répète, c’est un imbécile qui n’a jamais profité d’une bonne occasion. » Sachant, par expérience, que l’on juge volontiers les autres d’après soi-même, je ne fus pas étonné de l’opinion de Girardin, mais je changeai de conversation. De ce que venait de me dire le grand maître — sans préjugé — du journalisme de son temps, il convient de retenir ceci : Théophile Gautier avait en main une plume qui eût valu de l’or, et il a toujours été pauvre.