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LE CRITIQUE.

Le premier feuilleton que Gautier écrivit dans la Presse est du 22 août 1836 ; les typographes le signèrent Gauthier, avec cette h parasite qui devait poursuivre le poète pendant sa vie entière et lui arracher parfois un sourire qui n’était pas sans amertume. Pendant dix-neuf années consécutives, il fut le pourvoyeur attitré des articles d’art et de critique dramatique dans ce que l’on appelait alors : le journal d’Émile de Girardin ; il le quitta au mois d’avril 1855 pour entrer au Moniteur universel.

Lorsque le Journal officiel fut créé pour remplacer le Moniteur universel, Théophile Gautier y passa et y continua, jusqu’à son heure suprême, cette tâche énervante qui depuis longtemps lui était devenue insupportable. Il se vit condamné, durant un laps de trente-six ans, à rendre compte des pièces jouées sur les théâtres de Paris et à disserter sur les tableaux, les statues encombrant les expositions publiques ; la mort seule le délivra : en vérité, c’est excessif.

Dans le Stello d’Alfred de Vigny, le lord maire dit à Chatterton : « J’ai retenu ceci de Ben Jonson et je vous le donne comme certain ; savoir que la plus

    romantiques, le Voleur, le Diamant, le Selam, l’Amulette, le Journal des gens du monde, la France industrielle, la Vieille Pologne, l’Églantine, le Monde dramatique, l’Abeille, le Rameau d’or, la Chronique de Paris, l’Ariel. D’après une tradition de famille, le début en prose de Théophile Gautier aurait eu lieu dans le Gastronome, le 24 mars 1831, par un Repas au désert d’Égypte, article anonyme que M. Spoelberch de Lovenjoul reproduit sous bénéfice d’inventaire.