d’aller s’agenouiller sur l’échafaud que le successeur de son ancienne maîtresse, Jacques Ier, avait fait dresser pour lui : « Le temps a emporté nos joies et notre jeunesse ; un peu de poussière dans une fosse sombre et silencieuse, voilà tout ce qui restera de nous. »
Le poète erre parmi les sépulcres ; les morts lui parlent, lui livrent leur secret qui ne lui apprend rien, car il en sait autant queux, puisque c’est sa propre pensée qu’il exprime par leur voix d’outre-tombe. Raphaël croit que le genre humain est mort parce que l’on ne sait plus peindre ; le docteur Faust, accablé du néant de la science, donne le précepte que tout sage devrait écouter :
Ne cherchez pas un mot qui n’est pas dans le livre ;
Pour savoir comme on vit n’oubliez pas de vivre :
Aimez, car tout est là !
Don Juan, le don Juan légendaire, l’homme des rapts, des séductions, de l’impiété, ce type du « libertin » comme le comprenait le xviie siècle, qui n’avait pas inventé « le libre penseur » que nous rencontrons aujourd’hui, n’est pas plus satisfait que Faust ; lui aussi, il reconnaît son erreur :
Trompeuse volupté, c’est toi que j’ai suivie,
Et peut-être, ô vertu ! l’énigme de la vie,
C’est toi qui la savais.
Gautier fait de don Juan un homme qui cherche, à travers la foule des femmes, l’idéal de la femme entrevu dans son rêve ; soit : mais alors ce ne doit