lards » ; de l’Empereur on a dit couramment : « C’est un lâche. » Pendant la période d’investissement, lorsque la garde nationale demandait à se battre et prétendait qu’on l’envoyait à la boucherie, lorsqu’on la conviait à entrer en contact avec les Allemands, un cabotin de vingtième ordre, dont j’ai oublié le nom, obtint un succès réel sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin en se grimant de façon à ressembler au captif de Wilhelmshœhe, en portant l’uniforme de général où les décorations étaient figurées par des seringues, des bassinoires, des pieds-de-biche, et en chantant une sornette de circonstance intitulée : Le Sire de Fich-tong-Kang. L’air et les paroles devinrent populaires ; on les braillait dans les postes, dans les cabarets, à la caserne, derrière les remparts et dans les collèges qui n’avaient point congédié leurs élèves ; contre l’Allemagne implacable, ce fut le chant de guerre de Paris.
Ses ennemis ont été plus justes pour Napoléon III que ses anciens électeurs, que ses anciens sujets. Le Staatsanzeiger (Journal officiel) de Berlin dit, à la date du 10 septembre 1870 : « D’après des informations dignes de foi, en particulier sur le témoignage de témoins oculaires, l’empereur Napoléon, pendant la bataille de Sedan, s’est exposé à notre feu de telle manière que son intention était indubitablement de chercher la mort. » Le journal allemand n’a dit que la vérité. Les généraux Reille et Pajol, l’écuyer Davilliers, qui étaient dans son état-major, le général Lebrun, qui commandait à Bazeilles, me l’ont dit, lorsque l’Empereur n’existait plus et que nul intérêt ne pouvait les guider. Oui, il a voulu mourir. En honte de la défaite, par dégoût de la vie et des événements qu’il prévoyait ? Qui peut le savoir, qui a jamais lu dans cette âme fermée, qu’un visage impassible rendait plus impénétrable encore ? Davilliers, fils adoptif du maréchal Regnault de Saint-Jean-d’Angely, qui approchait familièrement Napoléon III et qui, du moins, l’a connu, s’il ne l’a pénétré, m’a dit : « Il a voulu se faire tuer, il a voulu tomber au champ d’honneur, afin d’assurer la couronne à son fils. » Cela est possible et je le croirais volontiers ; malheureusement la mort s’en écarta ; ne meurt pas qui veut dans les batailles ; la destinée épargna sa vie, comme si elle eût voulu ne rien enlever à son expiation.
Les tares de l’origine ont toujours pesé sur lui ; le savait-il ? Nous ne l’ignorions pas, et on disait : « Ce régime dure-