Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moderne ; tous les calculs sur lesquels on basait autrefois les chiffres de dénombrement étaient approximatifs et très-souvent conventionnels ; il n’en est plus ainsi aujourd’hui, et depuis le recensement de 1817, qui nous apprend que Paris comptait alors 713 966 âmes, on marche à coup sûr, appuyé sur des documents d’une exactitude irréprochable. C’est d’abord la Statistique générale de la France, publiée par le ministère de l’agriculture et du commerce, et c’est surtout le Bulletin de statistique municipale, publié par les ordres du préfet de la Seine. Ce dernier recueil, qui paraît tous les mois et donne à la fin de chaque année un tableau récapitulatif, est une œuvre consciencieuse, très-bien conçue, claire, et qui fournit des renseignements du plus haut intérêt. L’ensemble de ces cahiers formera plus tard des archives spéciales, détaillées, quotidiennes, où les historiens de l’avenir trouveront sans peine les éléments qui leur permettront de reconstituer notre vie actuelle ; l’économie politique, la philosophie, la science abstraite, y découvriront des renseignements dont elles profiteront au grand bénéfice des populations futures, et que malheureusement le passé ne nous a pas légués.

Le dernier recensement date de 1872 ; nous avons donc des chiffres, pour ainsi dire contemporains, qui nous permettent de parler avec précision du nombre d’habitants répandus dans notre ville. Elle est représentée par un groupe de 1 851 792 individus, parmi lesquels il faut compter la garnison, qui s’élève à 34 454 hommes. C’est là la population de Paris, mais ce n’est point là la population parisienne ; celle-ci n’est en réalité que de 642 718 personnes, qui sont comme noyées au milieu de 1 031 865 provinciaux et de 177 209 étrangers établis à demeure parmi nous. Ces chiffres sont très-importants, il est bon de les retenir ; ils contiennent