attentats. Cette conclusion, qui jure outrageusement avec les prémisses, n’est point de création moderne, et bien avant les mois d’avril et de mai 1871 on en avait vu des exemples. Léquinio, représentant du peuple en mission, lâche, le 1er nivôse an II, un règlement qui débute ainsi : « Afin que la liberté des cultes existe dans toute sa plénitude, il est défendu à qui que ce soit de prêcher ou d’écrire pour favoriser quelque culte ou opinion religieuse que ce puisse être. Celui qui se rendra coupable de ce délit sera arrêté à l’instant, traité comme un ennemi de la constitution républicaine, conspirateur contre la liberté française et sera livré au tribunal révolutionnaire. »
À qui sont empruntées ces mesures odieuses, où le ridicule semble dépasser la cruauté ? Au bon vieux temps, aux ordonnances de Louis XIV qui poursuivaient ceux de la religion prétendue réformée » ; aux condamnations à mort, si souvent prononcées contre les protestants sous le règne de François Ier que le pape Jules III écrivit au roi de France, dans le courant du mois de juin 1535, pour le requérir de « vouloir apaiser sa rigueur de justice en leur faisant grâce et pardon ». Il n’est sottise de notre temps qui ne s’accorde avec précision à une sottise analogue du temps passé !
En politique on n’a pas été plus sage qu’en religion ; l’action des opposants, la répression exercée par le pouvoir, se sont affirmées de nos jours comme elles s’étaient affirmées jadis. Que n’a-t-on pas dit des geôles du mont Saint-Michel sous le gouvernement de Louis-Philippe ? Ceux qui, dans un admirable élan de générosité et de vertu, ont démoli la Bastille en juillet 1789 ont dû regretter la destruction de la vieille forteresse royale qui eût pu contenir tant de suspects, de brissotins, de feuillant, de fayettistes, de modérés, d’intempestifs, — c’est le mot que Robespierre a appliqué à