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d’histoire ! et encore imaginez-vous, non pas le Paris d’un siècle borné et fade, mais le Paris du dix-neuvième siècle, dans lequel, depuis trois âges d’homme, des êtres comme Molière, Voltaire, Diderot et leurs pareils ont mis en circulation une abondance d’idées que nulle part ailleurs sur la terre on ne peut trouver ainsi réunies. » — Quel est le Parisien fanatique et outrecuidant qui ose faire un semblable éloge et dire que Paris est une ville unique au monde ? — C’est le plus grand des Allemands, c’est Gœthe.

Les vertus et les défauts du Parisien, — du Français, — constituent un peuple très-singulier qui se sent assez bien doué pour faire fi des qualités acquises par le travail et la réflexion. Il a une élasticité puissante qui le relève au moment où l’on s’y attend le moins ; il peut produire presque indéfiniment et sait être riche même lorsqu’on lui prend son épargne ; il ne ménage, au besoin, ni ses peines, ni son activité, et quelquefois il est éclairé par la lueur de raison qui mène au salut. Ses inconséquences, ses ingratitudes, ses frivolités dont on se moque en venant les partager, toutes ses mauvaises qualités, en un mot, ne l’ont point empêché d’avoir des destinées enviables, d’exciter par son opulence la convoitise des jaloux et de tracer dans le champ des annales de l’humanité un sillon que rien n’effacera jamais.

v. le bon vieux temps.

Dupe de bonne foi. — Esprit de contradiction. — L’opinion de César. — O tempora ! o mores ! — Le lointain dans la nature et dans l’histoire. — Le paradis perdu. — Le siècle de Louis XIV. — Un bal chez le duc de Lesdiguières. — Le dessert de Fouquet. — Les financiers. — Le jeu. — La bassette et le baccarat. — Les gommeux. — La moralité d’autrefois. — Le pont des Larmes. — L’Estoile. — La Fronde. — Les cris de la Palatine. — Cruauté. — Le maquillage. — Les gens de théâtre. — « Il reste encore Bronte le questionnaire. » — La libre pensée.