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parties distinctes, dont l’une représente la tête et l’autre le bras.

La première, qui est plus spécialement nommée la direction, avait son siège autrefois place de l’Hôtel-de-Ville, en face du palais où Paris tenait ses grandes assises municipales. Le bâtiment qu’elle occupait faisait pendant à celui où l’Assistance publique s’est réorganisée. Le 26 mai 1871, on badigeonna les murs avec de l’huile de pétrole et l’on alluma. Mis sur le pavé et réduit à chercher un gîte aux environs du Luxembourg, l’octroi s’est installé dans une maison qui fait l’angle de la rue de Tournon et de la rue Saint-Sulpice[1]. Les bureaux n’ont rien de curieux ; qui a vu un bureau administratif les a vus tous. C’est de là que partent les ordres de service, et c’est là qu’arrivent les rapports envoyés par les employés supérieurs, les chefs de poste et les services ambulants ; le mouvement est perpétuel, le va-et-vient ne s’arrête pas. De même que la Banque de France peut à chaque minute dire ce qu’elle a dans ses caisses en métal, en billets, à l’escompte, en dépôt, de même l’octroi sait combien il vient d’entrer à Paris d’hectolitres de vin, de bouteilles d’eau-de-vie, de bœufs sur pied, de bottes de paille, de pâtés, d’œufs ou de pierres de taille. Il n’a pas de caisse chez lui, il ne garde que l’argent strictement nécessaire aux besoins journaliers. Au matin, les voitures de la Banque font leur tournée aux barrières et ramassent les sommes encaissées la veille. La direction centralise les paperasses, les contrôle, examine si ses ordres ont été exécutés, prend toute décision qu’elle croit utile, et donne l’impulsion à la machine entière ; elle pense, réfléchit et fait agir les instruments de sa volonté, qui sont les agents du service actif.

  1. L’administration de l’octroi a repris possession, le 12 juin 1875, de son ancien chef-lieu, place de l’Hôtel-de-Ville, n° 9.