il est bref et d’une brutalité administrative singulière. La loi répond elle-même à la question qui est posée. Ordonnance royale du 6 décembre 1845, titre III, article 6 : Aucune inscription ne pourra être placée sur les pierres tumulaires ou monuments funèbres sans avoir été préalablement soumise à l’approbation du maire. — Code pénal, livre Ier, art. 14 : Les corps des suppliciés seront délivrés à leurs familles, si elles les réclament, à la charge par elles de les faire inhumer sans aucun appareil. — Il résulte de ces deux articles que l’inscription désignée ne peut subsister. » Elle subsiste cependant, et on a bien fait de ne point l’effacer. Si excellente que soit l’institution du jury, il est bon de lui rappeler parfois qu’elle peut n’être pas infaillible.
Quelques tombeaux appartiennent à cette « architecture parlante » dont Ledoux fut l’apôtre fervent. Celui de Chappe est un amoncellement de rochers minuscules surmontés d’un télégraphe aérien ; une des ailes de celui-ci a été enlevée par un coup de vent ; il serait bon de la réparer, car l’inventeur des communications à longue distance est un de nos grands hommes et nous devons prendre soin de sa sépulture. Une autre tombe « parlante » est celle d’un orateur de l’opposition qui eut du renom sous le règne de Louis-Philippe ; mais, à force de vouloir être expressive, elle me parait un tantinet ridicule : elle représente une tribune sur laquelle on a déposé une couronne d’immortelles ; le tout est en marbre blanc et ressemble à un fauteuil de bureau dont le « rond » s’est dérangé. En telle matière, comme en tant d’autres, le plus simple est encore le meilleur : une pierre inclinée, ou le tombeau de Scipion qui a servi de modèle à celui d’Eugène Delacroix. Le sépulcre de Parmentier est charmant, d’un style un peu grêle, mais très-fin ; je l’ai visité pendant