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vahi par une école communale qu’il faut agrandir.

Ce ne fut qu’aux premières années du dix-neuvième siècle que Paris fut doté d’un système de nécropoles digne de la capitale d’un grand pays, système qui parut très-ample dans le principe et qui est devenu absolument insuffisant aujourd’hui. Le véritable créateur des cimetières parisiens fut Frochot. Lorsqu’il arriva à la préfecture de la Seine, tout était à faire en cette matière, car ce qui existait était un objet d’horreur et de dégoût. Dès le 2 ventôse an IX (12 mars 1801), il arrête que « trois grands enclos de sépulture seront établis hors de la ville de Paris : le premier au nord, le second à l’est, le troisième au sud. » Des fonds nécessaires aux acquisitions furent votés dans la session du conseil général de l’an X, et la loi du 17 floréal an XI (7 mai 1803) autorisa l’achat de jardins situés près du boulevard d’Aulnay et que l’on nommait le Mont-Louis. Le décret impérial du 23 prairial an XII (12 juin 1804), qui a encore force de loi aujourd’hui, épousait et complétait libéralement les idées de Frochot : il renouvelait l’interdiction de faire des sépultures dans les églises, les hospices et les hôpitaux ; il décidait qu’à l’avenir tout cimetière serait placé hors de l’enceinte des villes, et il mettait à la disposition de Paris quatre cimetières : deux anciens, celui du Sud-Est, Sainte-Catherine, celui de l’Ouest, Vaugirard ; et deux nouveaux, celui du Nord, Montmartre, celui de l’Est, le Père-Lachaise ou Mont-Louis.

Sainte-Catherine et Vaugirard ont été remplacés par le cimetière du Sud, qui est Montparnasse ; celui-ci, Montmartre et le Père-Lachaise ont été pendant longtemps les seuls champs des morts réservés à Paris ; mais au 1er janvier 1860 l’annexion de la banlieue a fait entrer quinze cimetières dans Paris ; de plus, les nécessités ont été si pressantes, qu’il a fallu en ouvrir