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nouveler, personne ne s’en souciait, ni l’entrepreneur, ni la préfecture de la Seine. On revint alors à la lettre des décrets impériaux ; les fabriques, les consistoires, prirent l’affaire à leur compte et la confièrent en régie à l’adjudicataire sortant. En somme il n’y eut rien de changé : la ville paye toujours cinq francs par inhumation, les cultes reçoivent toujours 56 pour 100, et les enterrements gratuits restent à la charge de l’entreprise. Seulement la situation n’est plus très-régulière ; les responsabilités sont déplacées, et aujourd’hui le chef de ce service, qui a une importance municipale sur laquelle il serait puéril d’insister, semble dépendre beaucoup plus des fabriques que de la préfecture de la Seine. C’est là un fait anormal, auquel il serait bon de mettre fin. Une difficulté se présentera peut-être lors de la future adjudication : la ville a construit à ses frais, rue Curial, un vaste établissement destiné à loger l’administration des pompes funèbres et toutes les dépendances qu’elle comporte[1] ; les dépenses ont été considérables et le bail sera élevé ; mais cet inconvénient disparaîtra devant des avantages fort importants ; aussi le premier article du prochain cahier des charges devra exiger du preneur un loyer rémunérateur représentant l’intérêt normal des sommes employées ; cette condition ne peut même pas donner lieu à un débat, car, malgré les servitudes financières sagement imposées à l’entreprise, celle-ci fait de tels bénéfices, qu’ils sont de nature à éveiller de très-sérieuses concurrences.

Dans les convois, le principal personnage n’est pas le maître des cérémonies, qui, l’air grave et même légèrement attristé, comme il convient à la circonstance, prie « la famille et messieurs les invités » de le suivre ; celui-là, il est vrai, mène le chœur funèbre des por-

  1. L’administration des pompes funèbres est installée rue Curial depuis le 11 juillet 1874.