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ne peut acquitter les frais portés au tarif d’une des neuf classes désignées. C’est là une charge extrêmement pesante, car le nombre des inhumations gratuites est singulièrement plus élevé que l’on n’imagine ; en 1873 il a été de 25 017, tandis que celui des inhumations payantes n’a été que de 18 561. Dans le système adopté, les riches payent pour les pauvres, et l’impôt funèbre fournit aux besoins du culte dans les églises, les temples et les synagogues.

Pour subvenir d’une façon régulière aux exigences d’un service incessant qui représente plus de cent enterrements par jour, les pompes funèbres possèdent un matériel important et un nombreux personnel. On doit avoir en provision prévue les tentures, les chevalets, les candélabres, les coussins, les bénitiers, en un mot tous les objets nécessaires à l’appareil usité ; en outre, 6 000 voliges, — bières en sapin, — sont en réserve à l’administration centrale, sans compter le dépôt obligatoire dans chacune des mairies de nos vingt arrondissements, et le magasin de chênes ou cercueils de luxe qui peuvent être demandés pour des inhumations de classes supérieures ; 585 agents de toute sorte, 570 voitures-corbillards, chars, berlines de deuil, fourgons à tenture, 270 chevaux suffisent à parer aux éventualités d’une mortalité normale ; si par hasard on manque de chevaux, on en loue à la Compagnie générale des petites voitures. Cet outillage général est combiné de telle sorte que l’on a pu faire face aux nécessités exceptionnelles amenées par des épidémies ; en 1854, chaque mort eut son cercueil, son corbillard, son convoi, et l’on ne vit plus « rouler les tapissières » comme pendant les épidémies cholériques de 1832 et de 1849.

L’adjudication des pompes funèbres a pris fin le 1er janvier 1871 ; l’heure était mal choisie pour la re-