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cible ; au-dessus de quatre-vingt-six ans, il n’y a plus que deux chiffres à la colonne ; après quatre-vingt-onze il n’en reste plus qu’un ; on trouve encore un centenaire ; après cent ans on voit un zéro.

À quelque âge, de quelque maladie que l’on meure, l’état civil apparaît avec ses registres ; il a noté la naissance, il a relaté le mariage ; pour achever son œuvre, il lui reste à constater le décès. Lorsqu’une créature humaine a passé de vie à trépas, on doit aller dans le plus bref délai en donner avis à la mairie de l’arrondissement que le défunt habitait. Un « mandat de visite » est immédiatement adressé à l’un des médecins vérificateurs des décès ; celui-ci se rend au domicile indiqué et s’assure par lui-même que la personne désignée est morte ; il laisse alors entre les mains des ayants droit un certificat dont la formule imprimée à tout prévu ; lorsque les blancs sont remplis, on peut y lire les nom et prénoms du décédé, son âge, son lieu de naissance, le jour et l’heure du décès, son adresse, l’étage de son appartement, et à quel point cardinal celui-ci était exposé ; on y voit en outre de quelle maladie il était atteint, quel est le médecin qui l’a soigné, chez quel pharmacien on a pris les médicaments ; de plus, si le logement était insalubre, on doit l’indiquer ; en un mot, c’est un véritable rapport d’enquête, si ingénieusement disposé qu’il tient sur le verso d’une seule feuille de papier. Ces renseignements sont extrêmement utiles ; ils permettent de rédiger un bulletin statistique des plus intéressants et de remonter, en cas de besoin, à des responsabilités qu’il est bon de connaître. Ce certificat est apporté par deux témoins à l’employé de l’état civil qui, en leur présence, libelle l’acte de décès qu’il leur fait signer.

La mairie délivre alors le mandat d’inhumation, dernière formalité qui clôt toutes celles dont on a fait au-