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Matières d’or et d’argent retenues jusqu’à parfait remboursement du prêt ;

Marchandises neuves sortant des magasins retenues également.

En dehors de ces opérations, il faut songer à liquider radicalement les monts-de-piété, qui ne sont qu’une officine d’usure, et dont les actes, mis au grand jour par le conseil de liquidation, fourniront sans doute des révélations importantes.

Liquider, parce que l’établissement ne sera plus en mesure de continuer ses opérations, faute de crédit.

Liquider, parce que le prêt officiel sur gages est immoral.

Liquider, parce que le crédit est un droit acquis à chaque travailleur, droit qui doit se manifester autrement que par la privation d’objets qui lui sont indispensables.

Liquider, parce que les prêteurs sont eux-mêmes des nécessiteux, et que leurs intérêts pourraient être compromis par les manœuvres d’une administration hostile au peuple et à la Commune.

Il est bien entendu qu’à la liquidation du mont-de-piété doit succéder une organisation sociale qui donne au travailleur des garanties réelles de secours et d’appui, en cas de chômage et de maladie. Certes, la suppression de cette institution ne devra causer aucune appréhension à qui que ce soit, et, nous devons en être bien convaincus, l’établissement de la Commune commande de nouvelles institutions, réparatrices, susceptibles de mettre le travailleur à l’abri de l’exploitation par le capital, à l’abri des nécessités d’emprunts usuraires, et d’installer à son foyer le calme et la tranquillité, qui retrempent les courages et moralisent l’individu.

La Commission du travail et de l’échange :
chalain, longuet, malon, serailler, theisz.
Le délégué :
léo frankel.

(Extrait du Journal officiel de la République française, n° 121 ; 1er mai 1871.)