Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Arc de Triomphe, qu’elle frôle, passe sous l’avenue Wagram, traverse le village de Levallois-Perret, tourne au nord et se réunit au grand collecteur de la rive droite, 536 mètres avant l’embouchure en Seine. À la hauteur du pont de l’Alma, sur la rive gauche, il reçoit l’égout Montparnasse et recevra plus tard le collecteur de Grenelle, dont l’amorce est déjà construite ; sur la rive droite il sera augmenté par le collecteur d’Auteuil.

Ce sont là les trois grandes artères souterraines de Paris ; on ne peut décrire l’énorme quantité de branchements qui s’y rendent et s’y vident ; il faut regarder attentivement les vingt et une feuilles du Plan général des égouts de la ville de Paris, pour comprendre l’importance, l’habile distribution de ce réseau sans fin, dont les ramifications s’étendent partout et viennent au besoin jusqu’aux parties les plus mystérieuses de nos maisons. Un tel travail ne s’est point accompli en un jour ; on n’en reste pas moins surpris en se rappelant que dix années environ ont suffi pour nous donner plus de 600 kilomètres d’égouts nouveaux ou modifiés de fond en comble. La méthode de construction a été singulièrement améliorée. Autrefois les égouts étaient bâtis en simples moellons, pierre molle comme son nom l’indique, facilement pénétrée par l’humidité, qui la désagrégeait et nécessitait des réparations continuelles. Vers 1832, on substitua la pierre meulière, fort abondante aux environs de Paris et qui offre de remarquables qualités de résistance. En 1844, on employa le mortier de ciment romain pour la voûte seulement ; ce fut un progrès considérable, car la rapidité d’exécution est quintuplée.

Depuis 1855, la galerie entière des égouts est revêtue d’un parement de ciment hydraulique, grâce auquel on obtient une solidité et une propreté que l’on ne connaissait pas jadis. Les cas d’asphyxie ne se présentent plus dans nos nouveaux égouts ; il faudrait des circonstances abso-