Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

embranchements réservés au service des maisons particulières.

Nos canaux souterrains sont divisés en deux catégories parfaitement distinctes : les égouts et les collecteurs. Les égouts passent sous nos rues, en recueillent les eaux souillées et les conduisent dans les collecteurs qui les emportent au loin. Les égouts sont des rivières qui se jettent dans les collecteurs, qui sont des fleuves. On peut comparer l’ensemble à un squelette de poisson : l’épine dorsale c’est le collecteur, les arêtes qui s’y emmanchent sont les égouts. On a construit les collecteurs dans les vallées qui traversent le terrain où Paris est assis, afin qu’ils puissent recevoir, par une pente naturelle, les eaux écoulées des coteaux. On en compte trois principaux : sur la rive droite, le collecteur départemental, qui, prenant naissance au point d’intersection de la rue Oberkampf et de la chaussée de Ménilmontant, passe sous les anciens boulevards extérieurs et sous la route d’Allemagne ; le trajet en est brisé par trois coudes successifs qui l’aident à franchir le bassin de La Villette, les fortifications, lui font suivre la grande route de Saint-Denis et le conduisent à la Seine, où il se déverse à la hauteur de l’île Saint-Ouen. Il reçoit des eaux particulièrement infectées, car elles lui viennent du marché aux bestiaux, des abattoirs, des usines à gaz, de tous les établissements industriels de La Villette, de Montmartre, de Belleville, de Saint-Denis, et même le trop-plein de la voirie de Bondy.

Le grand collecteur de la rive droite part du bassin de l’Arsenal, suit les quais, s’engage sous la rue Royale, sous le boulevard et la rue Malesherbes, et suit la route d’Asnières jusqu’à la Seine, où il se perd en aval du pont du chemin de fer. Place du Châtelet, il est grossi par l’écoulement de la galerie de Sébastopol ; place de la Concorde, il reçoit l’affluent de l’égout Rivoli, qui lui arrive