Qui ne connaît les gazomètres ? Qui n’a vu ces énormes cloches en fer boulonné baignant par la partie inférieure dans une citerne en maçonnerie, armées de bras articulés qui leur permettent de s’élever ou de s’abaisser selon que le gaz qu’elles contiennent est plus ou moins abondant ? Il y en a quatorze à l’usine de La Villette, dont l’un, de dimensions colossales, peut recevoir 30 000 mètres cubes ; le gaz y arrive d’un côté et s’en échappe de l’autre pour prendre route vers les larges tuyaux qui le distribuent dans Paris tout entier.
iii. — les candélabres.
Placée contre les fortifications, l’usine a couru quelques dangers pendant la guerre. Dès le mois d’août, le gouverneur de Paris se préoccupait des dégâts qu’une explosion de gazomètre pourrait produire dans le mur d’enceinte. On rassura le général Trochu, qui s’était trop hâté de s’effrayer, et les ingénieurs spéciaux vécurent dans une sécurité que les faits n’eurent pas à démentir. À l’usine d’Ivry, un obus traversa un des récipients, le gaz s’enflamma, brûla extérieurement en une forte gerbe de feu pendant huit minutes, et s’éteignit de lui-même faute d’aliment. À La Villette, un obus tomba et éclata dans un des gazomètres ; le revêtement de tôle fut perforé, le gaz profita des ouvertures pour s’en aller, et ce fut tout. Lorsque aux dernières heures de la bataille