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sur les renouvellements, par un droit proportionnel de 3 1/2 pour 100 sur le prix des objets vendus. Ils sont responsables de leur évaluation ; si l’article vendu n’atteint pas la valeur de la somme remise à l’emprunteur, ils doivent rembourser la différence à la caisse du Mont-de-Piété.

Pour éviter l’encombrement et activer un service dont les employés sont parfois surmenés, on a séparé les bureaux d’engagements en deux catégories distinctes, désignées sous le nom de première et de seconde division ; dans la première, on engage les bijoux, les objets précieux et de petit volume ; dans la seconde, on engage cette inconcevable diversité d’articles qu’on appelle génériquement les paquets. Au fond d’une cour qui n’est pas trop large s’ouvre un couloir aboutissant à une grande salle d’aspect passablement morose et désagréable. Deux ou trois bancs de bois polis par l’usage sont placés près de la muraille ; une grande cage vitrée de carreaux blanchis en forme le fond ; celle-ci est ouverte d’un guichet disposé de telle sorte que l’emprunteur et les employés ne peuvent se voir : c’est la première division. La salle d’attente contient deux ou trois personnes qui fouillent dans leur poche pour en retirer le gage qu’elles apportent ; il n’y a jamais foule ici, mais de neuf heures du matin à quatre heures de l’après midi, les emprunteurs se succèdent incessamment.

Derrière le vitrage, dans une chambre très-claire, les employés sont rangés autour d’une table en forme de fer à cheval. Le commissaire-priseur-appréciateur est assis près de la fenêtre ; à sa portée, voici une loupe, une pierre de touche, un flacon d’acide nitrique, un gabarit pour mesurer la dimension des diamants ; en face de lui, à côté d’un paquet de bulletins formulés et numérotés d’avance, se tient le commis aux écritures, la plume à la main. Deux hommes vêtus d’une veste en co-