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Aujourd’hui (1873), la maison contient 218 pensionnaires, dont 75 filles[1] ; elle est remarquablement tenue, d’une propreté qu’on rencontre rarement dans les lieux habités par des enfants, munie d’une infirmerie spacieuse dirigée par des sœurs augustines de Sainte-Marie, parfaitement disposée en tous ses aménagements, quoique un peu petite, puisque le quartier des garçons ne pourrait contenir un élève de plus. Autant l’institution des sourds-muets est morne et comme mourante, autant celle des jeunes aveugles est vivante, active, occupée. Elle ne coûte pas cher : son budget pour 1873 est de 256 000 francs, dont 28 000 francs de rentes sur l’État, 54 000 francs résultant des bourses, pensions et trousseaux, 14 000 francs de recettes diverses et 150 000 francs de subvention allouée par l’État. C’est s’en tirer à bon compte, car elle produit des résultats remarquables et est un réel honneur pour notre pays.

Les bienfaiteurs véritables des aveugles sont deux Français : Valentin Haüy, qui a réuni tous les systèmes épars en un seul corps de doctrine, et Louis Braille, qui les a dotés d’une merveilleuse écriture. L’Institution suit l’impulsion donnée, elle perfectionne son programme et limite son action sur des points déterminés, étudiés avec soin et enseignés par l’expérience. Les facultés naturellement restreintes de l’aveugle étant données, elle les féconde et en tire le meilleur parti possible. Je ne vois guère qu’un mince desideratum à signaler, et il est bien facile d’y porter remède : la bibliothèque est absolument insuffisante. C’est par la lecture surtout que l’on instruit ces enfants, ils aiment à entendre les récits d’aventures et

    fautes graves ; 21 décédées ; 75 présentes actuellement ; 84 sorties, dont 2 nommées professeurs à l’Institution ; 44 organistes ou maitresses de musique ; 34 ouvrières en filets et tricots ; 4 dans leur famille aisée. La conduite des jeunes filles aveugles est ordinairement à l’abri de tout reproche.

  1. Sur ce nombre, il n’y a que 6 élèves payant intégralement la pension.