dos tourné à la porte d’entrée, et on lui dit : Va droit devant toi ; il traverse un trottoir, la chaussée, un second trottoir, se trouble, étend la main, s’arrête : il est à un mètre du mur du couvent des Oiseaux. Un aveugle va seul dans Paris, il y fait une longue course, et ne se trompe jamais de chemin. À quoi distingue-t-il si bien sa route ? Au nombre de rues transversales devant lesquelles il doit passer et qui poussent vers lui une nappe d’air qu’il sait parfaitement reconnaître. À l’aide de l’aérographie, il reconstruit, à ne pas s’y tromper, la topographie de la ville.
iii. — l'institution.
L’institution a la régularité d’un collége : on s’y lève à cinq heures et demie, on s’y couche à neuf ; le temps est divisé entre les classes, les récréations, l’étude de la musique ou l’apprentissage d’un métier. On y est reçu de dix à quatorze ans ; plus tôt, l’enfant est trop jeune ; plus tard, il est trop vieux : ses habitudes prises le rendent rebelle à l’enseignement. L’enfant ne fait pas grand-chose au début ; on lui met aux mains la planchette de zinc, la grille, le poinçon, du papier : c’est une façon de lui « ouvrir les yeux », de le laisser