des étudiants, tous les cas curieux et particuliers disséminés dans nos différents hôpitaux.
On créerait là facilement une sorte de cité scientifique[1] où les élèves trouveraient tous les éléments qui rendent l’enseignement fécond et le travail attrayant. On verrait alors quel beau développement nous prendrions, et comme promptement nous ressaisirions ce rôle d’initiateurs, qui a été le nôtre pendant si longtemps, car ce n’est ni l’esprit d’invention, ni les hommes, ni le bon vouloir qui nous ont manqué ; ce sont tout simplement les ressources matérielles. Parfois on a pu croire que nous allions enfin nous élancer sur cette voie où d’autres nous précédent aujourd’hui, mais nous nous arrêtions tout à coup sans cause apparente. Il en a été de cela comme de la reconstruction de la Sorbonne, qui avait été décidée ; solennellement, en 1855, on posa la première pierre : la première pierre attend toujours la seconde[2].
L’exemple nous a été donné par nos adversaires eux-mêmes ; il faut savoir le suivre, et leur disputer, au grand bénéfice de l’esprit humain, une supériorité que nous saurons peut-être leur ravir. Le 5 juin 1868, M. Duruy, alors ministre de l’instruction publique, chargea M. Wurtz, membre de l’Académie des sciences et doyen de la Faculté de médecine, d’aller étudier les établissements scientifiques des principales universités allemandes. Le rapport de l’éminent professeur fut publié en 1870[3]. Il nous montre ce que nous avons à faire. Partout, dans
- ↑ La valeur considérable des terrains occupés par l’École de médecine, l’École pratique et la Clinique arriverait naturellement en défalcation d’une partie des dépenses nécessitées par les reconstructions que nous proposons.
- ↑ Tout le monde a pu voir le plan de reconstruction de la Sorbonne, à l’École des beaux-arts, dans l’exposition des œuvres de Vaudoyer, en février 1873.
- ↑ Les hautes études pratiques dans les universités allemandes, par Adolphe Wurtz ; Paris, 1870.