Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans un quartier d’où il devrait disparaitre, et en lui donnant les terrains occupés actuellement par les cliniques, qu’on reporterait alors à Necker, à Saint-Antoine ou à Saint-Louis.

Il y aurait mieux à faire et un parti radical à prendre. Il ne faut pas se dissimuler cependant que l’heure est douloureuse et qu’elle est mal choisie pour demander à la France un si gros sacrifice ; mais le jour viendra où, rentrés dans notre richesse normale, nous pourrons nous tourner tout entiers vers les fécondes entreprises de la paix. Il sera bon alors de regarder du côté de ces grands instituts scientifiques dont nous avons été si fiers, qui ont été et qui doivent redevenir notre honneur même, et peut-être ferions-nous bien de commettre la sage folie de ne rien réparer et de tout reconstruire. Ce n’est pas l’emplacement qui manquera ; il est tout indiqué ; je l’ai signalé ; j’y insiste de nouveau en prévision de temps plus prospères.

L’entrepôt des vins et liquides n’a plus de raison d’être, puisqu’il est remplacé par l’immense entrepôt créé à Bercy ; la Salpêtrière, qui contient trente et un hectares, abrite des folles, qu’on peut bien transporter ailleurs, et des vieilles femmes qui seraient beaucoup mieux dans un hospice établi à la campagne. C’est là, sur l’emplacement de l’Entrepôt et sur celui du vieil hôpital, qu’on devrait construire un institut pour les sciences naturelles et physiologiques, qui n’aurait point de rival au monde ; les collections, les ménageries, les serres, les cultures du Muséum trouveraient enfin l’espace qui leur manque ; l’École de médecine pourrait avoir l’ampleur qui est nécessaire à ses amphithéâtres, à sa bibliothèque, à ses musées, à ses pavillons de dissection, à ses laboratoires de chimie, de physique, de pathologie, à ses cliniques même, qui, au lieu d’être comme aujourd’hui une sorte d’infirmerie banale, devraient réunir, pour l’instruction