Page:Du Camp - Paris, tome 5.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ves, des professeurs, des ministres. Pas de place, pas d’argent. Au petit laboratoire où Orfila a distillé tant de poisons, on a annexé une grande chambre où brûlent les fourneaux à gaz, où les cornues suspendues aux murailles, où les baguettes de verre brillent sur les tables. Cela est suffisant pour faire des expérimentations à huis clos, mais ce n’est point ainsi qu’il faut procéder dans l’enseignement ; préparer une expérience dans le laboratoire et l’apporter aux élèves comme preuve d’une démonstration théorique, c’est pour ainsi dire faire un tour de passe-passe ; l’expérience tout entière doit être faite sous les yeux des étudiants ; ils doivent en suivre les phases, et, s’ils peuvent y mettre la main, cela ne vaudra que mieux ; car on accordera que la manipulation chimique est, dans bien des cas, d’une importance exceptionnelle.

Le laboratoire d’une école de médecine sérieuse doit se composer de trois parties distinctes, quoique concourant au même but : un laboratoire pour les commençants, dans lequel le professeur expérimente en leur présence ; un laboratoire pour les élèves plus avancés, où ils font eux-mêmes les manipulations ; enfin un laboratoire de recherches réservé au professeur et à ses préparateurs, qui y trouvent le recueillement nécessaire pour opérer les découvertes dont les nations s’enrichissent. Dans l’état actuel des choses, on montre bien plus le résultat de l’expérience que l’expérience elle-même aux étudiants entassés dans un amphithéâtre dont le dernier gradin touche presque le plafond.

J’ai fort mal cherché le laboratoire de physique sans doute, car je ne l’ai point trouvé. La moitié de la collection très-complète de tous les instruments de chirurgie inventés en France est dans des tiroirs, faute de place. On a mis où l’on a pu des pièces pathologiques, des animaux empaillés, quelques-uns dans une sorte de