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mortelles, comme on les a bien nommées, — est excellente, celle des langues vivantes est indispensable, et qu’elle doit occuper une place importante dans l’instruction de la jeunesse. On a déjà commencé à les introduire dans nos lycées ; mais ce n’est là encore qu’un germe qui recevra certainement plus tard le développement qui lui est nécessaire.

Je voudrais que le baccalauréat fût divisé en deux examens parfaitement distincts et indépendants l’un de l’autre. L’enfant reste en moyenne pendant huit ans au collège. Six années suffisent amplement pour lui faire apprendre ce qu’il doit savoir de grec, de latin et d’histoire, surtout si l’on consent à diminuer le nombre des jours de congé, qui est excessif, car il dépasse celui des jours de travail : anomalie singulière, qui s’explique par cette considération assez médiocre et peu avouée, que, pendant que l’élève n’est pas au lycée ou à la pension, son entretien et sa nourriture sont à la charge de sa famille. Au bout de six ans, vers la seizième année, l’écolier passerait un premier examen portant sur les matières des humanités, et à dix-huit ans il aurait à subir une seconde épreuve, qui constaterait sa force en histoire naturelle, dans les langues vivantes et en géographie.

J’insiste sur les langues, qui sont un instrument de travail et d’avenir rigoureusement nécessaire à notre époque ; nous les avons toujours trop négligées, négligées à ce point que nous possédons l’Algérie depuis quarante ans, que c’est là — malheureusement — notre école de guerre, que tous nos officiers y séjournent à tour de rôle, et qu’on n’a pas encore eu l’idée d’installer un cours de langue arabe à l’école militaire de Saint-Cyr.

Ce n’est pas seulement aux examens de la Sorbonne que l’on peut apprécier les résultats de notre enseigne-