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rir ceux-ci au même but, d’activer la bienfaisance, de la régulariser, pour ainsi dire, de ménager la précieuse fortune qui est le patrimoine des pauvres, de ne distribuer les secours qu’en connaissance de cause, dans une mesure proportionnée aux ressources dont on dispose et aux besoins qu’il est urgent de soulager. Située jadis au parvis Notre-Dame, dans un lourd bâtiment qui sert actuellement d’annexe à l’Hôtel-Dieu[1], l’administration occupe depuis 1867 une vaste maison prenant triple façade sur l’avenue Victoria, la place de l’Hôtel-de-Ville et le quai Le Pelletier. C’est une sorte de ministère très-fréquenté et où la besogne ne languit pas.

L’Assistance publique à la direction des huit hôpitaux généraux, des sept hôpitaux spéciaux établis à Paris, de trois hôpitaux provinciaux destinés au traitement des maladies scrofuleuses des enfants (Berck-sur-Mer, Forges, la Roche-Guyon), de dix hospices, de trois maisons de retraite, de vingt bureaux de bienfaisance, de cinquante-sept maisons de secours ; elle préside aux secours portés à domicile ; elle est tutrice des enfants assistés et des aliénés ; elle emploie un personnel de 6 338 agents, dont 1 989 appartiennent au corps médical. Tout ce qui, dans cet immense Paris, souffre, a faim, est abandonné, malade, indigent, vient à elle et l’implore. Elle est la grande sœur de Charité ; dans la mesure de ses forces, elle accueille les misères et panse les plaies. Si elle est âpre au gain, si elle demande sans cesse, si elle cherche à attirer vers elle l’attention et la générosité des personnes riches, c’est afin d’avoir plus à donner.

Qui n’a entendu parler des biens des hospices ? Il est de tradition dans le peuple de Paris que jamais si considérable trésor n’a été vu dans aucun temps ni dans

  1. Ce bâtiment a été démoli, en 1874, pour dégager la façade du nouvel Hôtel-Dieu.