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tions coûteuses qui pourraient tomber en pure perte. » C’était bien raisonner, mais alors il eût fallu agir. En août 1866, après qu’à différentes reprises on a été obligé d’étayer les bâtiments les uns après les autres, le conseil d’arrondissement, le conseil municipal de Saint-Denis poussent un cri d’alarme et déclarent que la situation est intolérable. Le conseil général paraît s’émouvoir ; le 16 décembre 1868, on décide l’achat d’un terrain appelé les Presles, et situé sur la commune de Nanterre ; mais on avait compté sans les habitants, qui s’inquiètent, et trouvent la future maison de répression placée trop près d’eux ; on écoute leurs plaintes ; nouveau délai. Cependant, le 28 avril 1869, la préfecture de la Seine demande à la préfecture de police de lui préparer un projet de construction ; enfin, le 18 décembre 1869, le conseil « délibère » l’acquisition d’un autre emplacement, désigné sous le nom de Nouvelle-France, et appartenant à la même commune ; le rapport ajoute : « La dépense qui résultera de cette opération est comprise parmi celles auxquelles est destinée la surimposition de six centimes autorisée par la loi du 10 août 1868. » Les choses en sont là. A-t-on acheté les terrains ? J’en doute ; mais la maison de Saint-Denis continue à tomber en ruines[1].

Une seule maison de répression réservée au trop-plein des mendiants de la population de Paris était insuffisante, on l’a reconnu depuis longtemps, et un décret impérial daté de Madrid, le 22 décembre 1808, créa un dépôt de mendicité pour le département de la Seine dans l’ancien château de Villers-Cotterets. Là du

  1. La question a fait un pas. Le 10 novembre 1871, le conseil général a décidé la reconstruction d’une maison de répression pour remplacer celle de Saint-Denis ; une délibération du même conseil en date du 23 avril 1872 autorise l’acquisition d’un terrain de 125 000 métres sur la commune de Nanterre ; une première somme de 250 000 francs est consacrée à cet objet.