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moi, nous pensons qu’il est utile, aussi bien aux intérêts de la population pauvre de Paris qu’à l’instruction médicale, qu’il existe au centre de Paris un hôpital destiné à remplacer le vieil Hôtel-Dieu, qui tombe en ruines et qui présente actuellement les plus grands inconvénients sous le rapport de l’hygiène. Et nous persistons à croire qu’en limitant le nombre des lits de manière à éviter l’encombrement, qu’en variant la nature des maladies, qu’en apportant quelques modifications de détail au plan primitif, on peut utiliser l’Hôtel-Dieu nouveau pour y placer des malades, et qu’on peut en faire un hôpital aussi convenable et peut-être meilleur que la plupart des établissements hospitaliers de Paris et des autres grandes villes.

Veuillez, monsieur le directeur, agréer mes remercîments pour l’hospitalité que vous voudrez bien donner à cette lettre et l’expression de ma considération la plus distinguée.

« A. Hardy
Professeur à la Faculté de médecine de Paris. »

Voici encore les explications de M. Marjolin, qui a demandé non point la « démolition » du nouvel Hôtel-Dieu, mais l’appropriation des constructions existantes à une autre destination :

« Dimanche, le 14 janvier 1872.

« Lorsqu’il a été question, il y a quelques années, de la reconstruction de l’Hôtel-Dieu, tout le corps médical s’est élevé contre l’idée d’un hôpital central dépassant plus de 350 lits ; et lorsque, par respect pour la légende, par considération pour les besoins de l’enseignement, on n’a fait aucune objection à l’installation du nouvel Hôtel-Dieu dans le voisinage de Notre-Dame, c’est que l’on s’attendait à ce que ces constructions seraient un vrai modèle de perfection dans le genre, réunissant toutes les conditions hygiéniques si bien étudiées dans ces derniers temps par les sociétés scientifiques compétentes.

« Au lieu de cela qu’a-t-on fait ? Sans consulter aucune de ces sociétés, malgré les avis formels d’une commission, on a élevé un monument destiné à plus de 700 malades, monument qui, malgré le talent incontestable déployé par M. Diet, l’architecte, obligé d’accepter des plans imposés, n’est en définitive, après bien des millions dépensés, qu’un édifice splendide, impropre à jamais servir d’hôpital, quelque changement et quelque mutilation qu’on lui fasse subir.

« C’est en s’appuyant sur ces considérations que quatre des