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Voici la lettre de M. Hardy :

Paris, le 13 janvier 1872.

Dans un article du Journal des Débats de ce matin 13 janvier, vous mentionnez les discussions qui ont eu lieu parmi les médecins et les chirurgiens des hôpitaux de Paris, relativement au nouvel Hôtel-Dieu, et vous rapportez une opinion qui aurait été exprimée par M. le docteur Hérard et par moi.

Après avoir indiqué que les médecins et les chirurgiens des hôpitaux de Paris ont émis et adopté la proposition que « le nouvel Hôtel-Dieu, tel qu’il est construit, ne répond pas aux conditions exigées pour un hôpital par l’état actuel de la science et de l’hygiène, » vous ajoutez que si l’on ne prend pas la mesure radicale de démolir le bâtiment, on ne pourra l’utiliser qu’en le réduisant considérablement, et en n’y installant, comme le proposent MM. Hérard et Hardy, que des services spéciaux : maladies des yeux, maladies de la peau, c’est-à-dire en écartant le plus possible les vrais malades. C’est cette opinion qui nous est prêtée, à M. Hérard et à moi, que je vous demande la permission de rétablir telle qu’elle a été exprimée.

« Tout en ne contestant pas les défectuosités du plan de l’Hôtel-Dieu nouveau, bâti sur un espace trop étroit, avec des bâtiments trop élevés, et autour desquels l’air ne circule pas assez librement, M. Hérard et moi nous n’admettons pas qu’on puisse conclure à l’insalubrité absolue de cet édifice employé comme hôpital. À côté des inconvénients réels relatifs à la trop grande hauteur et au trop grand nombre de bâtiments, il existe dans la disposition intérieure des salles et de leurs accessoires des avantages qu’on retrouve rarement dans les hôpitaux anciens ; et nous pensons qu’il y aurait avantage à utiliser le nouvel Hôtel-Dieu pour ce but primitif, à la condition de diminuer assez le nombre des lits pour ne pas produire l’encombrement toujours à craindre dans les grands hôpitaux, c’est-à-dire en ne les portant pas au delà de 400 ou 450. Pour diminuer encore les chances d’infection qui résultent de la réunion d’un grand nombre de malades atteints de plaies ou d’affections fébriles, j’ai ajouté qu’on pourrait affecter un certain nombre de lits (100 ou 150) au traitement de maladies n’entraînant pas la production de miasmes nuisibles, c’est-à-dire au traitement des maladies chroniques de la peau, des maladies des yeux, etc. Dans mon opinion, ces malades spéciaux, loin de constituer la totalité de la population du nouvel hôpital, ainsi qu’on me le fait dire, ne seraient qu’en minorité, et les vrais malades occuperaient la plus grande partie des salles.

« En résumé, dans notre opinion, commune à M. Hérard et à