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accompli, il en reste un à obtenir, non moins important : c’est celui qui doit présider à l’arrivée du malade, celui qui doit marquer le premier pas de la charité publique vers le malheureux qui l’invoque. Il appartient au Bureau central de réaliser ce nouveau progrès, en offrant au malade qu’il ne peut placer immédiatement à l’hôpital un adoucissement immédiat à ses souffrances, soit par l’application d’un pansement ou la délivrance de médicaments, soit par l’allocation d’un secours minime en argent, lorsque la misère ou l’absence de soutiens naturels rendent si pénible pour lui un ajournement ou un refus.

Avec ses ressources et son organisation étroite, le Bureau central est souvent impuissant ; il faut étudier s’il ne serait pas possible d’introduire dans le fonctionnement journalier de son service quelques modifications tendant à en augmenter les attributions charitables.

Le premier point à examiner, celui qui prime tous les autres, est relatif à l’admission d’urgence et hors tour de quelques malades gravement atteints qui, faute de lits, ne pourraient trouver place dans un hôpital. Dans ce cas, on pense qu’il y aurait lieu d’imposer aux établissements, en raison toutefois de leur importance, la réception d’un, de deux ou même de trois malades, qui seront installés au besoin sur des brancards. Ce mode de procéder permettrait au Bureau central d’assurer des admissions d’une nécessité absolue.

En second lieu et au point de vue des malades dont l’entrée à l’hôpital n’est pas considérée comme indispensable, on proposerait d’organiser un traitement externe qui impliquerait : 1° la délivrance d’un certain nombre de médicaments simples dont la nomenclature sera déterminée par qui de droit et dont la distribution et le transport seront faciles ; 2° l’exécution sur place de pansements pour les plaies, ulcères, contusions, etc., faits soit par un infirmier expérimenté, soit par des externes désignés spécialement pour ce service ; 3° l’application de bandages pour certaines affections herniaires qu’il importe de traiter immédiatement ; 4° la délivrance de cartes de bains destinées à des malades dont l’état de malpropreté aggrave la situation, et, dans ce cas, la possibilité même pour ces malades de recevoir quelques effets sans valeur provenant des successions hospitalières en échange de guenilles sordides et malsaines ; enfin, l’obligation pour le personnel du Bureau central de s’enquérir de la position pécuniaire des malades et surtout des infirmes, de les désigner, séance tenante, à l’administration centrale, comme manquant d’asile, renvoyés de leur garni, dénués de toute assistance, et de solliciter pour eux un faible secours (ne fût-il que de deux francs) qui leur permette de se procurer des aliments et un gîte le soir même et en attendant qu’une enquête régulière faite par les soins du Bureau des secours