Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

automatiquement ; on exige des malades qu’ils prennent des soins de propreté, et l’on a raison, car sans cela la plupart, s’abandonnant eux-mêmes, arriveraient promptement à l’état où était Charles VI, lorsque l’on fit entrer dans sa chambre de l’hôtel Saint-Paul quatre hommes masqués qui le lièrent et le maintinrent jusqu’à ce qu’on lui eut coupé les cheveux, lavé le visage et rogné les ongles. Les lavabos de la division des femmes sont outillés avec un luxe intelligent, et le directeur de Sainte-Anne a donné là un exemple qui devrait bien être suivi dans tous les hôpitaux et dans toutes les prisons.

Les salles de bain sont remarquables ; elles ne valent pas comme ampleur celles de l’hôpital Saint-Louis, mais elles sont munies de tous les appareils nécessaires pour appliquer facilement les différents systèmes de l’hydrothérapie ; des chambres pour les bains de vapeur, une étuve sèche pour les bains thermo-résineux, une piscine, une salle spécialement réservée aux bains de pieds donnent occasion de varier à l’infini les essais du traitement balnéaire, auquel, en ce moment, on paraît attacher une importance exclusive. Une gymnastique, dite de chambre, fortement scellée dans la muraille d’un large couloir bien éclairé, permet aux malades qui viennent d’être trempés dans la piscine, ou qui ont subi la douche froide, de faire « leur réaction ». Au demeurant, l’hydrothérapie spéciale appliquée aux aliénés se réduit à peu de chose. Ce traitement aquatique consiste en deux opérations fort simples et absolument identiques, quoique différentes : donner des bains déprimants aux surexcités, donner des bains surexcitants aux déprimés. Dans cet ordre d’idées, on a même été jusqu’à essayer les bains sinapisés.

Les réfectoires, très-aérés, sont intéressants à parcourir ; on peut voir là combien la science est devenue humaine et constater les efforts que l’administration fait