Page:Du Camp - Paris, tome 4.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et aux préaux de tous les hôpitaux de Paris. Cela peu paraître excessif au premier abord, mais cette attention pour les malades est très-judicieuse, très-humaine, car rien ne leur fait plus de plaisir que la vue de la verdure et des plantes en floraison. Dans un coin du marais, on a installé au mois d’avril 1870, sous la direction d’un praticien habile, une génisserie, étable destinée à recevoir un certain nombre de génisses, sur lesquelles on produit le cow-pox dont on se sert pour les vaccinations et les revaccinations. Les résultats obtenus paraissent satisfaisants, et ils engageront sans doute l’administration à conserver, à augmenter, à faire fructifier cette précieuse fabrique de vaccin, qui, dans les cas d’épidémie, peut devenir une ressource inappréciable pour la population parisienne.

À la Salpêtrière et à Bicêtre, on peut se rendre compte facilement du système de retraite que l’Assistance publique met en œuvre pour ses vieux employés. Après trente ans de service et soixante ans d’âge, elle leur accorde, suivant l’importance des fonctions qu’ils ont exercées, une pension qui varie pour les hommes entre quatre cents et deux cent cinquante-quatre francs, pour les femmes entre trois cent cinquante et deux cents francs. Une telle somme est fort minime et à peu près insuffisante pour répondre aux besoins de la vie la plus modeste. Aussi à cette retraite plusieurs anciens employés préfèrent-ils le repos. Pour être admis au titre de reposant ou reposante, il faut remplir les conditions d’âge et de service exigées pour la pension ; selon qu’on a fait partie des employés de première, de seconde ou de troisième classe, on obtient dans un des hospices de la vieillesse une chambre et un cabinet, une chambre isolée, un lit dans un dortoir commun. On reçoit la nourriture, les vêtements, une certaine quantité de bois et de chandelles, et les soins gratuits