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pharnaüms est entr’ouverte, on aperçoit des fioles, de vieux pots de pommade, des tasses à demi pleines de salade, des sucriers, des coquetiers, des soupières ébréchées, et un tas d’autres inutilités qui composent le mobilier personnel de ces pauvres vieilles. Dans plus d’une de ces baraques s’élèvent de petites chapelles ornées de Vierges en plâtre, de fleurs de clinquant, d’images coloriées, devant lesquelles repose un bénitier. Près d’un lit occupé par une femme très-âgée, j’ai vu un portrait à l’huile qui n’était pas absolument mauvais, et qui représentait, de grandeur naturelle, la tête d’une petite fille morte couronnée de roses blanches. J’ai regardé la femme, elle m’a compris, car, à la muette question que je lui adressais, elle a répondu : « C’est ma fille ; voilà soixante ans que je l’ai perdue, je n’ai jamais quitté son portrait. » Ses yeux se mouillèrent, et elle ajouta : « C’est tout ce que j’ai sauvé du naufrage. » Les anciens dortoirs, qui pour la plupart sont situés sous les combles, devraient être démolis. Ils sont en contradiction flagrante avec tous nos établissements hospitaliers. Il y en à qui sont trop étroits, beaucoup trop bas de plafond, trop peuplés, où les lits se touchent sans intervalle, et qui de plus sont littéralement empoisonnés par le voisinage de certains lieux mal aménagés et tout à fait rudimentaires. On pourrait croire que les pensionnaires apprécient les dortoirs neufs, et qu’elles considèrent comme une faveur d’y être admises ; loin de là, elles semblent ne rechercher, au contraire, que les coins obscurs où elles peuvent échapper plus facilement à la surveillance. Deux dortoirs, qu’on a surnommés l’un la Forêt-Noire et l’autre la chambre des Treize, font l’objet de leur envie ; elles assaillent l’administration de demandes pour obtenir d’être placées dans ces salles privilégiées, qui sont au dernier étage des deux bâtiments en façade sur la cour d’entrée : le bâtiment Mazarin et