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produisant point de résultats satisfaisants, disparut à son tour devant l’installation d’une machine à vapeur. Celle-ci donna facilement 280 000 litres d’eau en dix heures ; mais, cette quantité ne suffisant pas encore, on est obligé d’emprunter 150 000 litres à la Seine et 50 000 à l’aqueduc d’Arcueil. Cette masse énorme est reçue dans de magnifiques réservoirs voûtés, qui, s’ils ne rappellent pas Bin-Bir-Direck, la citerne aux mille et une colonnes de Constantinople, n’en sont pas moins d’une construction très-habile, disposés de manière à conserver dans toutes les conditions de salubrité possible 1 139 005 litres d’eau, qui répondent largement aux exigences de Bicêtre, dont la consommation n’est que de 400 000 litres par jour.

C’est une ville que ce Bicêtre : il couvre plus de vingt et un hectares de superficie (212 959m,50). Lorsque nous l’avons visité, il contenait 2 981 habitants. Il y a plus d’une sous-préfecture de seconde classe qui n’est pas aussi peuplée. Plantées en quinconces, sous lesquels les pensionnaires trouvent des bancs pour se reposer, les cours sont entourées par des portiques qui offrent un lieu de promenade et un abri pendant le mauvais temps. Tout le monde est éveillé à sept heures du matin en hiver, dès six heures en été. Comme il faut avoir soixante-dix ans accomplis ou être frappé d’une infirmité incurable pour être admis dans l’hospice, on peut imaginer que les administrés, c’est ainsi qu’on les nomme, ne sont point positivement ingambes. Assis par groupes ou se promenant à pas lents, appuyés sur une canne, ils sont presque tous déjà courbés vers la terre qui les réclame. Quelques-uns, se tenant roides encore malgré leur grand âge, marchant les épaules effacées et la tête droite, n’ont pas besoin de montrer leur médaille de Sainte-Hélène pour prouver qu’ils sont d’anciens soldats. Ceux-là s’arrêtent vo-