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l’année 1869, 585 pupilles de l’Assistance publique ont été réclamés.

Le sentiment maternel est celui qui persiste le plus : 345 enfants ont été rendus à leurs mères, 166 à leurs pères, et 76 seulement à des collatéraux. Parmi ces pauvres abandonnés, il y en avait 513 qui étaient âgés de un jour à douze ans, et 72 qui étaient des élèves de douze à vingt et un ans. Sur ce nombre, il n’y avait que 219 enfants légitimes ; mais 341 enfants naturels furent reconnus avant d’être remis à leurs parents, et 25 seulement restèrent des enfants anonymes. Ce chiffre de 585 est bien minime en comparaison de la population totale des enfants assistés, qui, on se le rappelle, a été en 1869 de 25 486. On croit généralement que bien des personnes riches à qui la nature a refusé les joies de la maternité vont à l’hospice de la rue d’Enfer chercher un enfant adoptif ; le fait n’est pas sans exemple, mais il est rare ; c’est là un élément romanesque plus fréquent dans les livres d’imagination que dans la vie réelle.

Lorsqu’une adoption a lieu, elle est l’objet d’un contrat authentique passé entre le bienfaiteur et le directeur de l’Assistance publique, qui agit comme tuteur légal de l’enfant, et qui a toujours soin de stipuler pour lui un avantage pécuniaire proportionné. Autrefois on donnait indifféremment des enfants orphelins ou des enfants ayant encore leur père et leur mère. L’on avait compté sans les mauvais instincts naturels à l’homme, et l’on a renoncé à ce système. En effet, un enfant assisté, ayant été adopté par une famille aisée, fut découvert par son père, qui jadis l’avait abandonné avec empressement ; aussitôt la famille devint la victime de ce misérable, qui, se livrant à l’odieuse manœuvre connue sous le nom de chantage, disait : « C’est mon fils, rendez-le-moi, » ou bien : « Vous avez intérêt à ce qu’on