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et de l’encourager par les moyens un peu empiriques, mais néanmoins très-sérieux, dont on disposait alors.

En 1747, ou voulut déblayer la place du parvis Notre-Dame, qui était singulièrement encombrée par des masures et par des chapelles, ex-voto du moyen âge, que rendait inutiles la proximité de l’immense cathédrale. On démolit l’église Saint-Christophe, dont le chevet se trouvait au débouché de la rue Saint-Pierre-aux-Bœufs, remplacée par la rue d’Arcole, — l’église Sainte-Geneviève des Ardens, qui faisait face au jardin actuel de l’Hôtel-Dieu, — enfin le groupe de maisons qui constituait la Couche, et l’on chargea Boffrand de construire un hôpital pour les enfants trouvés. L’année suivante, l’édifice était terminé ; il existe encore, a servi de chef-lieu à l’Assistance publique, contient le Bureau central, forme depuis 1867 une annexe à l’Hôtel-Dieu, et disparaîtra lorsque l’on dégagera la façade du nouvel hôpital.

Plus on faisait d’efforts pour élever ces enfants, leur donner les soins qu’ils auraient dû trouver dans leur famille, plus les délaissements se multipliaient. Ce fait, que tous les documents prouvent avec évidence, émut Necker. « On ne peut, dit-il en 1784, dans son livre de l’Administration des finances, se défendre d’un sentiment pénible en observant que l’augmentation des soins du gouvernement pour sauver et conserver cette race abandonnée diminue le remords des parents et accroît tous les jours le nombre des enfants exposés. » L’hôpital avait parfois des bonnes fortunes singulières. « Le 2 février 1786, raconte Bachaumont, un M. de Challet, fermier général sans enfants, avait adopté une petite fille trouvée, qui devint plus tard madame de Ville, et à laquelle, sa femme étant morte, il remit une somme de 100 000 écus provenant de l’héritage de celle-ci. Madame de Ville, reconnaissante des soins qu’on