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il me semble, arriver à ce résultat, d’abord en divisant les services de façon qu’ils ne soient en moyenne composés que d’une quarantaine de lits, ensuite en ne gardant les médecins que six ans dans les hôpitaux, où ils seraient à la fois chefs de service et professeurs. De cette manière, une bien plus grande quantité de médecins et d’élèves pourraient prendre part aux études vraiment fécondes qui en feront des hommes autorisés. Je sais que de telles mesures augmenteraient singulièrement les dépenses ; mais, tout en continuant à donner aux internes une rétribution qui leur est indispensable, il ne faudrait pas hésiter à exiger des médecins un service gratuit en échange des incomparables richesses scientifiques que l’on met à leur disposition. Les moins prodigues mêmes n’hésiteraient point à accepter ces conditions nouvelles, car nul n’ignore que le titre de médecin ou de chirurgien d’hôpital est actuellement le plus sûr moyen d’attirer la clientèle.

Ce sont là de très-graves questions, touchant à toutes sortes de prérogatives, sur lesquelles il est prudent de ne point trop insister, et dont le temps amènera naturellement la solution. Aussi, pour revenir aux améliorations exclusivement matérielles opérées dans notre système hospitalier, on ne peut nier qu’elles n’aient été considérables, menées avec ensemble, et qu’elles ne constituent en faveur de notre époque un progrès très-appréciable.

Relativement aux institutions intéressant la généralité des malades, les hôpitaux de Paris sont complétés d’abord par la grande maison d’Ivry, ouverte le 1er juillet 1869 (2 000 lits), où l’on reçoit les incurables, les infirmes, les vieillards rejetés des services ordinaires, car ils ne laissent espérer aucune chance de guérison[1] ;

  1. La maison d’Ivry a remplacé, en les réunissant, les Incurables-femmes de la rue de Sèvres et les Incurables-hommes, situés d’abord