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l’hôpital de Forges, celui de la Roche-Guyon et celui de Berck, où les petits scrofuleux, si nombreux à Paris, peuvent jouir du bénéfice des sources sulfureuses et des bains de mer.

Saint-Louis, réservé aux traitements des maladies de la peau, a dû être muni d’un établissement balnéaire ; il peut s’en trouver de plus grandioses, de plus élégants dans certaines villes d’eaux fréquentées par les gens riches ; mais je ne crois pas que, dans le monde entier, aucun hôpital en offre un plus complet, plus habilement aménagé. Les salles de bain, nouvellement construites, sont ouvertes dans un pavillon isolé, près de ces beaux ombrages qui donnent à Saint-Louis un faux air de château situé au milieu d’un parc ; elles contiennent tous les appareils imaginés pour soumettre le corps humain à l’action de l’eau en vapeur, en douches, en jets, en gouttelettes ; il y a là non-seulement des baignoires et des piscines, mais des douches écossaises, des douches générales, des douches locales, des douches circulaires chaudes, froides, tièdes, glacées. Une sorte de tribune munie de manivelles correspondant aux tuyaux de chaque appareil permet à un seul infirmier d’administrer en même temps dix bains d’espèce différente. Les salles de sudation et d’hydrothérapie confinent à une chambre où sont rangées les boîtes à fourneau destinées aux fumigations aromatiques et cinabrées[1]. En 1869, les salles ont vu donner 231 201 bains de toute espèce.

Le docteur Thierry, qui au siècle dernier était si heureux de retrouver sur un de ses clients la pituite

  1. Le système des bains est très-développé aujourd’hui dans nos hôpitaux. En additionnant ceux qui ont été administrés aux malades internes, 322 391, aux malades externes, 212 696, au bureau central 4 464, aux indigents à la suite d’ordonnances délivrées dans les maisons de secours, 60 167, on voit que pendant le cours de 1869 l’Assistance publique a donné gratuitement 599 718 bains.