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circonstances exceptionnelles, la visite ne dure guère plus de deux heures.

Les hôpitaux de Paris sont soumis aux mêmes règles et sont outillés de la même façon. Quelques-uns cependant, créés en vue d’une spécialité définie, tout en restant comme discipline sous l’empire de l’organisation générale, comportent des services particuliers. À ce point de vue, il faut citer les Enfants malades et Saint-Louis. Dans le premier de ces hôpitaux, qui est charmant, — si un tel mot peut s’appliquer à un pareil établissement, — divisé par de longues avenues de tilleuls, orné de parterres pleins de fleurs, on a installé, avec toutes les ressources modernes, des gymnases, l’un couvert pour les temps froids ou pluvieux, l’autre en plein air pour les jours d’été. C’est là que l’on amène les petits êtres rachitiques et souffreteux que l’Assistance a recueillis. Mesurant les exercices sur leurs forces, ou plutôt sur leur faiblesse, on cherche, au moyen des jeux du tremplin, du portique, du cheval et des haltères, à donner un peu de vigueur à leurs muscles mous, grêles et sans ressort. Y réussit-on ? J’en doute, mais cela du moins amuse ces malheureux avortons et leur apprend à tirer parti de leur débilité. Néanmoins, dans le traitement de cette mystérieuse maladie qu’on nomme la chorée, la gymnastique produit des résultats excellents et presque certains.

À la gymnastique physique on a ajouté une gymnastique intellectuelle, et chaque jour les dames de Saint-Thomas-de-Villeneuve font la classe aux enfants et leur apprennent à débrouiller l’écheveau confus de leurs jeunes idées. Des installations analogues se retrouvent à Sainte-Eugénie. Du reste, l’Assistance publique prend un intérêt particulier aux enfants malades ; en dehors des deux hôpitaux parisiens qui leur sont exclusivement consacrés, elle a fondé pour eux