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ment nombreuses dans une agglomération aussi puissante que les lits ont à peine le temps de refroidir. Le mouvement pour 1869 a été considérable : 93 335 malades sont entrés dans les hôpitaux, 82 282 en sont sortis, 10 429 y sont morts, et la population occupant nos quinze maisons hospitalières était, au 31 décembre, de 6 585 individus. Le nombre de journées a été de 2 457 882 qui, à raison de 2 fr. 75 cent, en moyenne par journée et par lit, ont exigé une dépense de 6 710 017 fr. 80 cent. La mortalité n’atteint donc pas tout à fait le neuvième des malades, et c’est là un résultat général qui me parait prouver en faveur de notre système hospitalier.

On s’est livré à de longues discussions sur la question de la mortalité dans les hôpitaux, et l’on a fait des théories à perte de vue ; mais on a surtout tenu compte de la construction même de l’hôpital, sans trop s’inquiéter de savoir par quelle catégorie d’individus celui-ci est fréquenté. On signale le danger de l’agglomération ; depuis les travaux de Tenon, on préconise le principe de l’isolement des pavillons. Cela est excellent, sans contredit ; mais l’Hôtel-Dieu, qui est composé de pièces et de morceaux, où les salles sont encombrées, où les bâtiments vieux et mal bâtis doivent être imprégnés d’éléments contagieux, l’Hôtel-Dieu, qui n’est en somme qu’une réunion de maladreries superposées, est le plus sain de tous nos hôpitaux, celui où la mort frappe avec le plus d’indulgence ; tandis que La Riboisière, construit selon les règles de l’art hospitalier le plus avancé, composé de pavillons isolés, aéré, grandiose, si parfaitement outillé qu’on a pu, dans un esprit de critique à outrance, le surnommer le Versailles de la misère, donne une proportion de morts plus forte que celle des autres hôpitaux.

On attribue la salubrité relative de l’Hôtel-Dieu à ce