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deux mesures excellentes, car elles ont pour but de garantir, autant que possible, à cette population ordinairement maladive et ignorante, la santé physique et la santé morale.

Il est néanmoins des cas où l’on passe par-dessus toute considération et où l’administration centrale agit elle-même et accorde ce que l’on nomme les secours extraordinaires. Ceux-ci se composent en première ligne de la fondation Montyon, car la rente des 5 312 000 francs qu’il a laissés en 1830 aux pauvres de Paris a été affectée par lui à une destination spéciale. Elle est réservée à fournir des secours de convalescence aux indigents inscrits ou non inscrits qui ont passé cinq jours au moins dans un hôpital. Comme il est facile, en contrôlant les feuilles d’entrée et de sortie, d’avoir l’état civil de la maladie d’un individu, on est certain de n’être point trompé et de se conformer toujours à la volonté du donateur. Le total de ce genre de secours a été, en 1869, de 157 955 francs, distribués non-seulement en espèces, mais aussi sous forme de vêtements, d’aliments et de combustibles.

Toute demande adressée à l’Assistance publique donne immédiatement lieu à une enquête ; aussi l’administration a-t-elle sous ses ordres un service ambulant dont l’unique mission est de se rendre au domicile des indigents, d’étudier leurs ressources, leurs besoins et de faire un rapport qui le plus souvent détermine la distribution ou le refus du secours. Ce personnel, qui est obligé de déployer une activité extraordinaire pour ne jamais se laisser arriérer, est composé de soixante-deux visiteurs, auxquels une longue et très-pénible pratique ne laisse plus guère d’illusions. Paris est divisé par l’Assistance publique en quarante-six zones, qui sont attribuées aux visiteurs ; ceux-ci, à force d’aller dans le même quartier, finissent par