selon l’usage de l’époque. Ce fut Louis XIV qui le premier, et sur les instances de Colbert, eut l’idée de confier à un seul fonctionnaire la mission de pourvoir à la salubrité, à l’approvisionnement, à la sécurité de la ville, et un édit du 15 mars 1667 inaugura la lieutenance de police au profit de Nicolas de la Reynie[1]. Nulle modification importante ne fut apportée à cette organisation première, et la Révolution française trouva pour lieutenant général de police Thiroux de Crosnes, qui vint résigner ses pouvoirs à l’Hôtel de Ville, le 16 juillet 1789, entre les mains de la commission permanente.
Pendant la période révolutionnaire, on hésite, sans prendre de parti ; on semble chercher à créer une institution définitive, mais les éléments échappent, et l’on ne s’arrête à rien de bien sérieux. D’abord exercée par un Comité des recherches installé le 21 octobre 1789, la police passe tout entière au pouvoir exécutif le 5 octobre 1791 ; en 1793, la Convention, par son décret du 14 fructidor, choisit huit commissions qui sont chargées d’administrer la commune de Paris. À cette organisation trop complexe, mais fortement dirigée par les Jacobins, qui furent les premiers policiers du monde, succéda le Bureau central, qui était, à bien peu de chose près, la préfecture de police actuelle, déguisée sous un autre nom. Enfin l’arrêté de l’an VIII instituant le préfet de police, et déterminant minutieusement ses
- ↑ Les dimensions considérables de Paris rendaient déjà à cette époque l’exercice de la police fort difficile ; on s’en préoccupa et des lettres patentes du 26 avril 1672 défendirent de bâtir de nouvelles maisons au delà des faubourgs, parce qu’il « était à craindre que la ville de Paris, parvenue à cette excessive grandeur, n’eût le même sort que les plus puissantes villes de l’antiquité, qui avaient trouvé en elles-mêmes le principe de leur ruine : étant très-difficile que l’ordre et la police se distribuent commodément dans toutes les parties d’un si grand corps. » Delamarre, Traité de la police, t. I, p. 88, éd. 1729. Déjà en 1548 Henri II avait ordonné de démolir les maisons qui commençaient à former de nouveaux faubourgs.